11 novembre 2011
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Un schéma directeur national de protection contre les inondations est en phase d’élaboration. « C’est un travail gigantesque de longue haleine qui se fera avec l’ensemble des secteurs. Il
concerne plusieurs villes. Cela exige énormément d’investissements »,a annoncé Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, invité jeudi de la rédaction de la chaîne III de
la radio nationale. Cette cartographie des zones inondables sera réalisée avec l’appui de l’Agence spatiale algérienne. Le ministre a expliqué que ce système instaure l’alerte précoce.
« Cela permet à la population de se protéger contre le risque d’inondation à travers la mise en place d’instruments de prévention des crues », a‑t‑il indiqué.
M. Sellal a relevé que durant les années 1990, le domaine fluvial a été occupé anarchiquement suite à l’exode rural provoqué par la situation sécuritaire dans le pays.
« Les gens ont construit sur les bords de rivières. Il faut une solution globale. Il sera interdit de construire sur les lits mineurs et majeurs des oueds. Il faut libérer l’écoulement des
eaux superficielles pour ne pas porter atteinte à la stabilité des berges et des ouvrages public », a‑t‑il dit. Citant l’exemple d’El Bayadah, et s’appuyant sur les images satellitaires
réalisées par l’Agence spatiale algérienne lors des dernières intempéries qui ont frappé la région, le ministre a observé que les inondations ont eu lieu dans les zones proches des lits d’oueds
où des constructions ont été faites. Il a souligné qu’en Algérie, il existe beaucoup d’oueds secs qui se remplissent rapidement en cas de fortes pluies.
M. Sella a évoqué le plan d’urbanisme élaboré par le ministère de l’Habitat pour créer des zones de non‑construction. « Cela ne suffit pas. L’extraction sauvage des sables de certains
oueds aggrave la situation. Les nouvelles autorisations ne sont données que s’il n’y pas de risque de porter atteinte au libre écoulement de l’eau et à la nappe
alluviale », a‑t‑il noté. Selon lui, la situation de l’oued Sebaou à Tizi Ouzou est devenue catastrophique. D’où l’interdiction d’extraire le sable dans cette région.
« Il y a des endroits où il est possible d’extraire le sable, comme à Oued M’Zi, à Laghouat. Tous les deux ans, il faut enlever le sable de cet oued pour éviter les inondations. Nous avons
aussi besoin de sable pour les programmes de construction », a‑t‑il relevé.
Selon lui, des opérations sont menées actuellement pour la protection des rivières à l’intérieur des villes comme Sidi Bel Abbès, Ghardaïa, Batna, Tébessa et Annaba. Cela consiste en la
construction de barrages écrêteurs de crues qui aident à freiner le mouvement des eaux. « À Ghardaïa, nous avons construit trois barrages de ce type. Cela a réglé le problème. Là où les
villes sont situées au piémont de montagnes, il faut absolument prévoir la construction de barrages écrêteurs mais il s’agit d’investissements lourds », a‑t‑il noté. A
Alger, le gros collecteur d’eau d’assainissement de l’oued Mekacel, un tunnel long 5 km et de 50 mètres de profondeur, sera opérationnel en janvier 2012. Ce
collecteur, qui interceptera les eaux de pluies, évitera un remake du scénario catastrophique de novembre 2001, les inondations de Bab El Oued qui ont provoqué la mort de 700 personnes.